Page:Boulay-Paty - La Bataille de Navarin, 1828.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

De ce large bassin sillonnant la surface,
Les vaisseaux alliés faisaient assaut d’audace,
Leur manœuvre partout traçait l’arrêt du sort.
Nos frégates, nos bricks, citadelles ailées,
Forçaient des ennemis les lignes reculées,
Échangeant avec eux et la flamme et la mort.

Par quels nombreux exploits, aux fastes de mémoire,
France, tes fils encore ont signalé ta gloire !
Je vois le Scipion, entouré de brûlots,
À son bord quatre fois éteignant l’incendie
Et foudroyant les forts et la ligne ennemie,
Comme un Vésuve errant, gronder au sein des flots.

Ses mâts rompus, je vois, aux dangers indocile,
Le Breslaw jeter l’ancre et, colosse immobile,
Braver l’airain brûlant et la vague en fureur.
Au milieu des périls portant son vol rapide,
Je vois, je vois partout la Syrène intrépide
Déployer sous le feu son pavillon vainqueur.