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« Musulman, crois-tu donc long-temps nous faire outrage ?
« Garde pour toi tes fers, enfant de l’esclavage !
« Tu resteras ici, nous l’avons résolu.
« Trop de sang a déjà rougi ta main coupable ! »
Nous disions… et soudain le canon formidable,
En rompant les traités, seul nous a répondu[1].

C’est encore une voix que nous savons comprendre !
Notre réponse aussi ne s’est pas fait attendre.
Les boulets effrénés, messagers de la mort,
Se croisent en sifflant dans leur route terrible,
Le plomb part du mousquet, l’abordage est horrible,
L’acier luit sur le pont, l’airain tonne au sabord.

Sur trois rangs dans la baie apprêtant sa défense,
Embossé sous ses forts d’où la foudre s’élance,
L’Africain se berçait d’une orgueilleuse erreur.
Mais nos vaisseaux aussi dans leurs flancs ont la foudre.
Le tigre égyptien bientôt réduit en poudre,
Saura dans quel péril se plaît notre valeur !

  1. Voyez dans le Moniteur du 9 novembre les détails sur ce combat naval.