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» Sous ta voûte, où tant d’air élargit la poitrine,
Que chacun, même aussi celui que l’âge incline,
Se redresse soudain et se sente plusgrand !
Si quelqu’un devant toi porte la tête basse,
On est bien sûr que c’est un étranger qui passe :
Pierre éloquente, il te comprend !

» Le passé sur toi brille en lettres colossales ;
Mieux qu’aux feuillets écrits de toutes nos annales,
Chacun de nos exploits se lit sur ton granit.
Aux avides regards ouvre-toi, page immense,
Page immortelle, où gloire est le mot qui commence,
Où gloire est le mot quifinit !

» Les arcs triomphateurs, célèbres dans le monde,
Font sortir une voix de leur base profonde
Pour vanter leur héros et leur sommet hautain ;
Ce sont les arcs, fameux par leur grâce sévère,
De Titus, de Trajan, de Septime Sévère,
De Marius, de Constantin !

» Tu leur réponds : « Silence à vos cimes ridées !
» Vous devenez petits devant mes cent coudées.
» Sous moije vous entends, et sous moije vous vois.
» Par-dessus vos héros la tête du mien passe,