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Croyant que le talent dormait, alors qu’il veille
Rêveur, silencieux et le front incliné,
Ils avaient dit : Puisqu’il sommeille,
Qu’il dorme pour toujours ou s’éveille enchaîné !
Et leur main tenait, impunie,
La chaîne qui sur le Génie
Devait faire peser l’affront…
Mais, de sa couche souveraine,
En les écrasant de leur chaîne,
Le Génie a levé son front !

Son front brille aussi, lui, paré d’un diadême ;
Son front, en s’élevant, domine sur les rois ;
Et quand parle sa voix suprême,
Comme une voix d’en-haut ils écoutent sa voix.
Ils aiment ce flambeau rapide
Qu’agite le Génie avide,
Et qui sur eux vient rejaillir ;
Sur eux ils veulent qu’il s’appuie,
Car c’est guidés par le Génie
Qu’ils traverseront l’avenir !