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cap sizun

récifs qui montrent au-dessus de l’eau, leurs têtes noirâtres… Quand les mouettes voltigent peu loin de la côte, quand les goëlands dont c’est ici l’empire, passent avec un cri aigu au-dessus de votre tête, instinctivement, vous vient à la mémoire cette vieille chanson bretonne, dont voici une pâle traduction :

Les Goëlands sur l’abîme,
S’agitent dans les airs,
Le feu qui les anime,
Ne connaît pas d’hivers,
Des frontières d’Espagne,
Aux champs Armoricains,
Enfants de la Bretagne,
Répétons le refrain.

Notre bonne sainte Anne
Seul appui du marin,
Protégez la tartane,
Qui fait voile demain,
Pour Dieu, pour la Patrie,
Pour vous nous combattons,
Ô patronne chérie,
Bénissez les Bretons.

Ce côté droit que je vous ai décrit, est le plus difficile à parcourir. Une seule anfractuosité est devenue en quelque sorte célèbre, et d’un accès facile sur le côté opposé. C’est comme un banc naturel taillé dans un enfoncement de roche… La grande actrice Sarah Bernhardt vient s’y asseoir, on lui a donné son nom. Vraiment, si c’est là la seule distraction qu’elle se donne quand elle vient passer des quinzaines à Audierne, elle doit prendre peu d’amusements… elle s’en donne d’autres ; je le suppose… Un soir, accompagné d’un ami de l’opéra, elle voulut se donner une promenade sentimentale, sur le Goyen, — on n’a