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cap sizun

renvoient le bruit curieux du combat marin qui se livre constamment au fond de ce trou si bien nommé l’Enfer… Voilà ce que dit M. Octave Mirbeau, encore ne parle-t-il pas des jours de tempête, où vous croyez entendre des nuées de diables enchainés, hurlant, se débattant… Le Dante n’y a pas songé dans sa description de l’enfer… et ces descriptions, lues dans la langue du grand écrivain italien, laissent dans l’esprit de ceux qui les lisent, une impression d’horreur inimaginable… surtout la grotte des serpents, où vous voyez ces affreux reptiles s’enroulant autour des damnés, je l’ai vue reproduite par la gravure et c’est affreux… Il en serait de même dans cette grotte, à laquelle on a donné le nom de trou de l’Enfer… Il est dans le parcours, des roches aux formes fantastiques, offrant dans cette chaîne de multiples rochers, des formes d’animaux étranges, tel qu’un crocodile en granit, qui a un rictus hideux… à s’y méprendre, dirait-on ; cet affreux animal semble offrir sa croupe aux rayons directs du soleil.

Plus loin, mais tout à fait à la pointe extrême, un peu comme à Penmarc’h, on voit la pierre du moine couché… Ne dirait-on pas, un moine et son capuchon… il est là, étendu comme ces chevaliers d’autrefois, dont on rencontre encore quelques pierres tombales dans les vieilles églises.

Le guide vous montrera encore ce que l’on appelle la grande cheminée… Sans doute ce sont des noms de convention, en somme il ne faut pas grand effort d’imagination pour embrasser l’ensemble du sujet… À l’île de Sein, on voit sur le côté ouest une pierre branlante, énorme, ayant la configuration complète d’un homme tirant la langue d’un pied vers la mer… ce doit être un buveur pétrifié condamné au supplice de Tantale.