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cap sizun

s’en cachent pas… et un américain de valeur me disait un jour : l’Anglais nous ménage, à cause du coton et vous Français vous ménagez l’Anglais à cause de son charbon, vous êtes ses tributaires et c’est de votre faute. Mais continuons le voyage commencé et qui va nous conduire à l’extrémité de la terre : au-delà de la grande mer et l’infini.

Nous étions arrivés à St-Yves, à l’histoire de son pardon aboli.

Le long du chemin il est encore quelques oratoires, quelques uns même surplombent les précipices, St-Collodan, St-Michel, etc. Les vestiges de quelques uns seuls sont là. La foi de nos pères multipliait ces petits chefs-d’œuvre minuscules, quelques uns, une empreinte sur le sol dont l’aiguille comme un doigt de la main montre le ciel. Toutes elles sont ajourées, spécialité de la Bretagne qui possède le plus beau granit… mais qui donc les construisit ? les anges sans doute savent le nom des ouvriers, des fondateurs ! Elles n’ont pas d’histoire, c’est de l’art breton… aussi un breton chante-t-il dans cette belle langue, ces paroles, traduites de la sorte.

Si l’ange de lumière,
Descendait sur la terre
Mon pays natal !
Lui ferait hirondelle
D’une tour à dentelle
Un piédestal.

C’est un exilé qui, loin de la Bretagne charge une hirondelle d’être la messagère de ses regrets et de ses vœux.

Était-elle aussi à jour, cette belle église de Laoual, dont parle la légende de la ville d’Is, et dans laquelle chaque Dimanche, quarante sei-