Page:Boulain - Souvenirs de la Basse-Cornouaille, vol. 1, 1895.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
d’audierne au bec du raz

Une industrie moderne. — Depuis Audierne jusqu’au Loch, ce métier se pratique, arrivé à cet endroit vous vous retrouvez encore au niveau de la mer.

Le Loch est ce vallon du premier plateau, et ici je puis répéter ce que j’ai déjà dit dans le Raz-de-Sein, sur l’affaissement progressif du littoral… La mer corrode ici le littoral d’une manière menaçante.

En 1886 on s’est trouvé forcé d’éloigner le chemin qui mène à la pointe, permettant d’atteindre le plateau voisin plus élevé que celui que vous venez de descendre… L’entrepreneur m’affirmait qu’avant 40 ans il faudrait l’éloigner encore. Un nouveau cataclysme viendra-t-il séparer du continent cette partie extrême du cap Sizun ?

Jersey, du temps de saint Lo, était assez rapprochée de la France, puisque les habitants avaient une redevance annuelle de planches, à verser à l’archidiacre, pour traverser le canal qui la séparait du continent… maintenant cinquante pieds d’eau recouvrent des prairies, des bois que l’on retrouve au cadastre du 13e siècle… Près des glenans, il y avait des bois qui sont submergés et l’on en retrouve des traces et des vestiges… que d’exemples ai-je cité dans le chapitre traitant l’affaissement progressif du littoral… Ces exemples ont frappé tout le monde, et c’est par milliers que je pourrais en énumérer.

Une idée originale qui me vient d’un marin ! Le passage du Ras est la terreur de toutes les nations, vous connaissez le proverbe… Biscoas den na tremenas ar Ras, na deveze aon pe glas… jamais personne n’a traversé le ras sans peur ni mal.