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cap sizun

l’anglais n’a plus de bornes. La jeune fille poursuivie d’étages en étages est rejointe sous les combles, et cette fille du peuple est projetée de la lucarne sur la rue, où elle s’écrase… mort à l’anglais, ce fut son dernier mot. Que ne vinrent-ils encore l’accuser de magie et de sortilège comme Jeanne d’Arc ?

Dévouement sublime, voilà-tout !

D’un courage inspiré, la brûlante énergie,
L’amour du nom Français, le mépris du danger,
Voilà sa magie et ses charmes,
Ne faut-il que des armes,
Pour combattre, pour vaincre et punir l’étranger ?

Nous n’avons pas dans notre pays de pareils traits d’héroïsme, et cependant les ennemis se maintinrent longtemps chez nous, « trop longtemps ».

Sur votre gauche vous apercevez la chapelle, magnifique mais encore inachevée de Saint Tugen : comme tant d’autres belles églises, on l’attribue faussement aux anglais. Dans un autre chapitre je traite cette question avec preuves à l’appui… restituant des noms aux maistres-tailleurs de pierre qui honorèrent la Bretagne, n’en avons-nous pas la preuve, dans la cathédrale de Saint Corentin, à Locronan, à N.-D. de Roscudon à Pont-Croix… Les Anglais ont fait assez de mal à la Bretagne, n’allons pas leur attribuer quelque bien.

Je ne voudrais pas ici, déflorer la belle légende de Saint Tugen, si brillamment narrée par M. Le Carguet. Sa brochure a eu un succès mérité, et tout touriste devra la lire.

Disons cependant en passant, que ce bon saint était bien imprudent, quand il vouait à Dieu la