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vont relever le courage du bateau qui va essayer de franchir la terrible passe… Une population innombrable se rend. Femmes, hommes, les mains jointes font des vœux pour la chaloupe en péril… et le signe de croix, le signe du chrétien part malgré lui de l’assistant terrifié. Sceptiques ne souriez pas en ce moment, vous seriez mal venus, si vous lanciez quelque brocart inconvenant et irréligieux. Allez, mais ne riez pas devant ceux qui invoquent Celui qui met un frein à la fureur des flots et qui sait des méchants arrêter les complots.

Ils sont nombreux les actes de courage des marins du bateau de sauvetage. Le patron Autret, pourra vous dire qu’il est à sa cinquantième sortie, et plus modestes employés de la douane, c’est aussi là que vous êtes les plus utiles… je ne vous comprends pas ailleurs.

Le bateau de sauvetage est de date toute récente malheureusement ; aussi ont-ils été nombreux les naufrages à la pointe d’Audierne. J’en ai rapporté plusieurs dont le souvenir est conservé dans les archives.

L’Astrée de St-Malo, en 1784, La Miséricorde de Nantes, en 1875, etc… J’en ai parlé un jour dans le journal (Le Finistère) en donnant les noms des matelots formant l’équipage et qui tous y périrent.

Sous Louis XIV, il y en eut un célèbre, relaté dans les archives de Plouhinec, bourg voisin.

Le 16 décembre 1684 un acte de sépulture fut dressé ; mais comme il n’est pas écrit dans le style de Bossuet, je me contente d’emprunter aux archives, les détails intéressants concernant un centenaire célébré à Pouhinec.

Si je donne tous ces détails, c’est que le naufrage avait lieu en cet endroit même où je viens de conduire le voyageur, sous cette chapelle de St-Julien que vous apercevez à 300 mètres.