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audierne

Poulgoazec, s’agrandissant chaque jour, flanquée de ses collines, de sa montagne, de nombreux villages suburbains, compte une population flottante respectable… et notez ceci encore, elle est à la porte de Pont-Croix qui lie ses intérêts à ceux d’Audierne, dont elle n’est plus qu’à huit minutes de distance.

Touristes, ne venez pas en hiver, n’arrivez pas quand la pêche ne donne pas. Quand les villes d’eaux ouvrent leurs saisons, les rues regorgent de monde, les hôtels ne trouvent plus de chambres, les équipages fringants sillonnent les promenades où les toilettes du jour se font admirer… Les clubs, les cafés sont combles, et voici… quand sonne l’heure de la fermeture, comme les hirondelles, tout disparaît ; quelques mois de brouhaha, et les portes fermées, on dirait une ville morte… N’est-ce pas de même pour les ports de pêche, et les touristes s’en vont désillusionnés et l’écrivent parfois. Parbleu ! ils ont mal choisi leur moment… C’est là une des erreurs d’un touriste fameux, infatigable, à propos d’Audierne… il s’en était éloigné désillusionné, se promettant de ne plus revenir… il y revint cependant et se retracta quelques lignes plus loin : « On nous a changé Audierne, c’est notre cri en revenant, la mer aujourd’hui bat le long des quais, les barques de pêche sont rentrées, il y a bien de 600 à 700, nous tombons au moment d’une extraordinaire animation, etc. »

Attendez donc, touristes, les hirondelles et laissez-les faire même leurs nids… en juin, juillet, août et septembre, voilà les mois les plus propices et les plus gais… non pas que le commerce cesse, mais ce n’est pas la même animation… et de fait, on ne compte ici que quatre mois de saison morte… Il y a toujours l’hiver quelques navires en relâche,