Page:Boulain - Souvenirs de la Basse-Cornouaille, vol. 1, 1895.djvu/22

Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
audierne

Rassurez-vous, je ne suis certes pas une plume autorisée, mais je puis vous dire en sincérité, que votre localité devenue tête de ligne, station forcée pour le voyageur qui se rend à la pointe du Raz, mérite mieux qu’une visite… et Audiorne, est la clef du Cap-Sizun.

Dans la population bretonne, Audierne, conserve son ancien nom (Goyen), mais nulle part dans le commerce, dans l’administration, ni sur la carte, vous ne retrouverez ce mot… C’est le nom de la rivière, qui prenant sa source près de Quimper, traverse Pont-Croix, d’où navigable par trois kilomètres de diagonale, elle vient se jeter dans l’Océan à la porte d’Audierne. Ce dernier nom lui-même, n’est pas euphonique en Breton, il est même presqu’impossible.

Le langage Breton est rude par lui-même, malgré tout l’habitant s’écorcherait la gorge en disant : Deut da Audierne… Venez à Audierne… il dira Deut da Goyen.

Un romancier a écrit, comment fut bâtie Audierne. Oui mais c’est du roman, voilà tout… Ne nous défions cependant pas du romancier historique, qui souvent dit plus de vérités qu’un médiocre historien… Celui-ci narre souvent des faits inexacts, contrairement au romancier qui dépeint avec une liberté plus grande des mœurs, des usages, l’esprit d’une ville, d’un peuple. Ses tableaux ne changent pas… Seules, les années amènent quelques modifications peu importantes… On n’avait ici à peindre que les mœurs maritimes, aventureuses d’une cité, dont l’origine se perd dans la nuit des temps.

Localité très-vieille sans contredit… on y retrouve des demeures du XVe et du XVIe siècle, contemporaines de ce beau-monument de la ville voisine, Pont-Croix, qui se fait gloire de montrer