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les droits de l’homme

On compte aussi, Châtelain, lieutenant de vaisseau blessé au bras droit ; Joubert et Müller, enseignes ; Tonnerre, maître d’équipage, tous ils furent brisés sur les rochers.

Enfin une heureuse saute de vent survient, et le cutter l’Aiguille et la canonnière l’Arrogante partent d’Audierne pour sauver les survivants.

Dans le rapport de Lacrosse, je relève ceci. Un homme dans le naufrage m’ayant dit : « Mieux valait se rendre que périr ainsi. » — « Non, mon ami, puisque j’ai l’espoir de vous sauver tous. » — Vous aviez raison, dit l’équipage, il ne fallait pas rendre les Droits de l’Homme.

Quarante ans plus tard, avait lieu à Plozévet une touchante cérémonie. Des naufragés survivants, ayant à leur tête le major Pipon étaient réunis pour rendre grâce à la Providence de les avoir sauvés. Sur la plage, là où se trouve le Menhir. Alors fut gravée une inscription ainsi conçue… et cette inscription qui de nous ne l’a pas lue ?

Autour de cette pierre druidique sont inhumés environ 600 naufragés des Droits de l’Homme, brisés par la tempête le 14 janvier 1797. Le major, Pipon, né à Jersey, miraculeusement échappé à ce désastre, est revenu sur cette plage le 21 janvier 1840, et dûment autorisé a fait graver sur cette pierre, ce durable témoignage de sa reconnaissance. A Deo Vita, Spes in Deo… L’inscription fut gravée par M. Godec de Pont-Croix.

En 1882, une nouvelle cérémonie réunissait une nombreuse assistance. La réunion était provoquée par M. Le Bail, maire de Plozévet qui recevait les félicitations de tous.

L’inscription suivante peut se lire au-dessous de la première : « Cette pierre doublement consacrée par le temps et par l’histoire, a été sauvée de