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les droits de l’homme

Rappelons sommairement les faits… En Bretagne, l’anglais n’a jamais été connu, comme un ami loyal de la France, sur les malheurs de laquelle, il n’a su verser que des larmes de crocodile.

En 1796, le Directoire soupçonnant à juste titre, que le cabinet anglais travaillait de nouveau, à coaliser contre la France, résolut de l’en punir, il donna quelque retentissement à la formation d’une armée d’Angleterre, d’un projet de descente, dont l’exécution devait être confiée à Bonaparte, déjà redouté par eux. L’alarme de la nation anglaise fut grande, elle rassembla ses flottes à l’embouchure de la Tamise. Le Directoire envoie en secret le général Humbert en Irlande avec des troupes de débarquement. La première division de l’escadre mit à terre un millier d’hommes, quelques succès furent suivis de revers, et général et troupes furent contraints de se rendre. La seconde division fut surprise au mouillage par l’escadre anglaise qui vint l’attaquer ; elle était trois fois plus nombreuse.

Un vaisseau français sauta dans l’action, trois autres furent obligés d’amener leur pavillon. Ainsi échoua l’expédition mal conçue.

Le vaisseau, les Droits de l’Homme, devait faire partie de l’expédition ; il sortait de Brest avec 650 hommes d’équipage, et 580 soldats de la légion des francs… La tempête le sépara du reste de l’expédition, et pendant quatre jours il resta au mouillage dans la baie de Berntry, où il perdit deux ancres.

Devenu en quelque sorte le jouet des flots, incertain, il erra pendant plusieurs jours, et se retrouva aux environs des roches de Penmarc’h, entrée de la baie d’Audierne. À travers une brume épaisse, il aperçoit au large, une voile, puis encore