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la croix de pennéarc’h

ce qui ne fut pas long, j’étais entouré d’un groupe de pêcheurs qui revenaient de la côte, tous savaient l’histoire de la croix. Un d’entr’eux me dit en Breton : ça ne pousse pas cependant parmi les goëmons de la mer ?

Comment donc lui dis-je, expliquez-vous sa présence dans le raz ? Parbleu, me dit-il, vous savez aussi bien que nous que la ville d’Is était là, et que le courant si fort qu’il fut n’a pu l’entraîner plus loin.

On ne leur retirera pas cela de la tête, servants de toutes les académies vous y perdriez votre latin, ils resteront incrédules quand vous viendrez leur dire que ce que l’on raconte de la ville engloutie est apocryphe.

Sont-ils les seuls du reste. Parmi les milliers de touristes qui abondent à la pointe du Raz, il en est qui ont eu connaissance de ce fait. Ils questionnent les gardiens du phare là-dessus… peuvent-ils s’adresser mieux qu’au gardien Kerninon, qui répond sans hésiter.

Toute cette histoire est vraie, la croix est à quinze pas de la maison que j’habite à Pennéarc’h. Dans une demi heure, vous pouvez l’aller voir.