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la croix de pennéarc’h

inconnu dans les catacombes de Rome… il y a quelques rayons divins dans les impressions, tels que le cœur pur qui les traçait, les peignait.

Mgr Gerbet, évêque de Perpignan, le trace bien dans son voyage qu’il décrit aux sombres retraites des vieux chrétiens, je donne une de ses strophes.

Un roc sert de portique, à la funèbre voûte,
Sur ce fronton,
Un artiste martyr, dont les anges sans doute,
Savent le nom,
Peignit les traits du Christ, sa chevelure blonde,
Et ses beaux yeux,
D’où s’échappe un rayon d’une douceur profonde,
Comme les cieux.

Quoiqu’il en soit pour le Christ de Pennéarc’h, la croix Moïse, qu’il ait été sculpté par un artiste de la cité d’Is, où d’ailleurs ; il est d’une maigreur effrayante, exagérée. Quand je le dessinais, mon conducteur m’en fit l’observation ; je me contentais de lui dire en breton… que voulez-vous, après un temps si long, passé sous l’eau, il n’y a rien d’étonnant, il parut convaincu, et cela me suffit.

Cette croix devait être posée au sommet d’un édifice, d’une chapelle quelconque. Comment se trouvait-elle dans le Raz de Sein, à l’endroit même où les légendes placent l’existence d’une cité submergée, chrétienne puisque saint Guénolé se rendait près du roi Gralon et que quarante seigneurs et même plus, se rendaient chaque dimanche à la messe à Laoual. Laoual est encore indiqué sur la carte géologique du Finistère 1844… et Pierre Tréanton qui a pêché la croix, est né à Laoual même (drôles de coïncidences).

Quand je terminais le croquis de la Croix Moïse