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la croix de pennéarc’h

ment expliquer sa présence dans les courants du Raz ? Il est vrai de dire qu’une autre statue a été tirée des eaux profondes ; à celle-ci, on donne une origine espagnole, on s’est contenté de lui faire un trou dans le côté, on y a mis une flèche, et l’on en a fait un Saint Sébastien ; il faut dire que celle-ci a été retrouvée à Penmarc’h, que les espagnols fréquentaient beaucoup, quand le port et le commerce de cette ville était dans sa splendeur, il y a trois siècles.

Monsieur Le Menn archiviste, en parle dans la monographie de la cathédrale Saint-Corentin.

Le désir m’a pris, depuis les lignes écrites dans le livre Raz de Sein, de me rendre compte, de visu, de cette croix moïsePennéarc’h est un grand village de la commune de Plogoff, sur laquelle est située la pointe du Ras, au sud du bourg, sur le bord-de la mer le village surplombe la côte, qui est là très escarpée.

Appelez village si vous voulez, une agglomération de maisons, comptant plus de 300 habitants, ayant place, rues, plusieurs maisons de commerce, et des cabarets, ceci ne fait doute pour personne en Bretagne, cette commune du reste possède, encore quelques villages aussi importants.

Le hasard voulut que justement près de la croix en question, je rencontrasse la personne la plus à même de me renseigner.

Je suis, me dit-elle, fille de Pierre Tréanton, et ce Pierre Tréanton est le marin qui a pêché cette croix, dans les courants du Ras… pêché, me dit-elle, est le mot vrai : ce n’est pas comme vous l’avez dit par un filet, qu’elle a été ramenée, mais par une palangre, forte ligne qui sert à pêcher les congres, les turbots, elle ramène même des anges et des postaux dont le poids est quelquefois de plus de 60 kilos.