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cap sizun

sauraient considérer ces larcins comme vols, pour eux ce sont des profits licites). Il faut bien faire la part de la pauvre nature humaine, et combien parmi nous ne seraient pas indulgents, s’il fallait punir un pauvre diable qui au risque de la vie quelquefois, s’est emparé d’une épave, un fût de rhum, de vin, etc… Où est alors le titre de propriété ? Rappelons-nous une chose, les riverains trouvèrent une source de revenus dans les nombreux naufrages qui avaient lieu dans ces parages…

Toute cette pointe du Van et les environs portent des marques indéniables de l’occupation romaine. À Castelmeur, à St-Thei, à Troguer, où l’on retrouve des ruines étranges. Mogher greghi, murailles des grecs. Dans Raz de Sein, je disais ceci : Il y a une dizaine d’années, un horloger d’Audierne achetait d’un cultivateur dont la propriété borde la mer et les talus de cette voie, un vase plein de pièces romaines d’or, d’argent et de bronze… je les ai vues, elles étaient des premiers César, d’Auguste, de Titus, de Vespasien, d’Antoine-le-Pieux.

Cette voie romaine s’avançant dans la mer, menait-elle à la Ville d’Is ?… Tout cela restera à l’état de légende, et jamais on ne saura rien là-dessus… Il y a autant de preuves pour la négation que pour l’affirmation : Une seule chose est réelle… Aux premiers siècles de notre ère, une cité a disparu.

Si la Ville d’Is avait eu l’importance qu’on lui donne dans les légendes, comment César si explicite dans ses commentaires, n’en parle-t-il pas ? C’est une remarque qui m’a été faite souvent… oui, mais César vivait antérieurement à l’ère chrétienne, et il s’agit de la disparition d’une ville à l’an 544 de notre ère. Cinq siècles après.

Quoiqu’il en soit, nul ne saurait ébranler les