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l’affaissement progressif

pierre, entièrement recouverts d’eau, qu’il avait descendus plusieurs fois dans sa jeunesse, et qui maintenant ne se découvrent plus jamais, même aux marées les plus grandes.

J’ai raconté ce fait à M. Lacroix qui a habité l’Île si longtemps. « Ne vous étonnez pas, » me dit-il, et il ajouta ce qui suit : « Lors des premiers travaux de l’Armen, c’est-à-dire en 1868, j’étais chargé de construire un quai à l’île de Sein, et j’employais comme remblais une notable quantité de galets pris aux grèves Sud de l’Île. Nous avions enlevé une couche d’un mètre d’épaisseur, dont la partie supérieure était baignée par les grandes marées. J’ai été étonné de découvrir les restes d’une maison établie sur le roc. Dans un des pignons se trouvait un âtre de cheminée, contenant encore des débris de bois carbonisé et quelques cendres. Les plus anciens ignoraient l’existence de cet édifice, dont la destruction devait être de date très ancienne. On voyait que le littoral s’étendait au-delà de ce qu’il est aujourd’hui. »

La conclusion évidente était qu’il y avait affaissement du sol. La mer corrode le littoral Sud du Finistère au point que des plages de sable, tendant à disparaître, sont grandement amoindries. Des riverains contemporains en conviennent eux-mêmes.

À la pointe de Mousterlin, dans la commune de