Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
la fontenelle

m’entendre avec vous sur quelques détails nécessaires pour les fins desquels je vous donne pour demain rendez-vous demandé, une entrevue, à mi-voie du fort et du manoir de Kerguélénen. Du matin et seul… Dieu vous garde. »

Du Clou,
Commandant du régiment poitevin
de l’armée du roy en Bretagne.
Kerguélénen, 15 Juin 1596.

La Fontenelle comprit bien ce que cela voulait dire, car il dit à son lieutenant… je me mets en route vers minuit.

Du Clou prévoyait-il la fin prochaine de la ligue, puisqu’il y avait trêve, croyait-il faire meilleure affaire en se rattachant au parti royal, en se mettant en plein dans les bonnes grâces de d’Espinay de Saint-Luc, envoyé royal.

Quoi qu’il en soit, il allait trahir le partisan, car dès le soir, il avait soin d’apposer une trentaine d’arquebusiers, cachés le long des haies.

À la pointe du jour Du Clou se rend à l’endroit désigné. Guy Eder, suivant les conventions, n’avait que son lieutenant La Boule… Les deux chefs s’avancent à cheval, se saluent, s’embrassent et descendent pour s’entretenir… par quelques paroles, Du Clou distrait Guy Eder, c’était sur la situation de Quimper et cela le préoccupait… soudain de la haie les quinze soldats se lèvent, le partisan, étonné, surpris, ne peut saisir son épée, malgré sa force prodigieuse, il est tenu en respect, désarmé, garrotté, tout était préparé d’avance.

La Boule épouvanté n’a que le temps de s’enfuir, on ne songeait pas à lui, on en voulait au chef, le lieutenant rentra au fort Tristan.