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dévastateur de la cornouaille

vous ne l’ignorez pas, ce procès ne fut pas exempt de passion.

Dans la Basse Cornouaille, on ne rencontre que des souvenirs d’actes cruels, atroces, tandis que dans le pays des Côtes-du-Nord, à Paimpol, à Tréguier, à l’île Bréhat, en un mot dans tout ce pays que je connais si bien, on ne trouve que des louanges à la mémoire de Guy Éder.

Il y a donc eu deux phases dans sa vie, vie si courte cependant.

Son histoire en Basse Cornouaille est obscure, eh bien ! faites comme les autres, brodez un roman ; et je vois encore le bon rire du vieillard qui me parlait, m’avouant que je ne trouverais rien dans les archives, et que personne ne pourrait me contredire…

Il est bien facile de donner ce conseil : faites un roman ! Mais pour fabriquer un roman sur un sujet obscur, il faut deux choses essentielles… d’abord du style et de l’imagination.

Du style ! mais tout le monde peut en avoir quand on veut rester simple… un bon point pour moi, qui sans ambages, prétends à la simplicité et qui m’en fais un titre de gloire… Quant à l’imagination… n’en a pas qui veut… et le style, si simple qu’il soit, s’arrête devant des phrases qui ne veulent pas venir…

Je me contenterai donc de ce que j’ai pu glaner, dans la Basse Cornouaille ; si je réussis à intéresser les lecteurs, si j’en ai, en me tenant à la réalité des faits, je serai heureux et mon but sera atteint.

Un style simple obtient une indulgence que n’obtient pas le style prétentieux.

Et s’il est vrai de dire, que le style c’est l’homme, on aura bien jugé.

Je pourrais là-dessus citer quelques vers