Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
vérité sur le voyage de

piqué répond : Amen et s’éloigne de mauvaise humeur, au moment où de grands cris partent du port… quelques hommes descendaient d’un beau navire… Le partisan descend aussitôt, il est fastueux dans ses vêtements, c’était une de ses manies, il aimait à frapper les yeux, à exciter l’admiration… Par dessus une étincelante armure, il portait une pelisse fourrée d’hermine : la tête recouverte d’un superbe casque que surmontait le légendaire panache rouge…… comme toujours la visière dorée était baissée : un superbe manteau recouvrait majestueusement le tout.

Vrai Dieu, dit le Duc, notre héros de la Cornouaille, n’est pas appauvri par la guerre — ces paroles sont restées historiques, commue les suivantes : à combien d’hommes ce beau manteau a-t-il coûté la vie ?… Le partisan avec suffisance énuméra ses hauts faits…… sans embarras, La Fontenelle s’était incliné devant le prince… sous des marques de soumission il témoigna tant de bonnes grâces que le Duc descendu de cheval, lui tendit la main.

Que le baron de la Fontenelle soit le bienvenu, dit Mercœur, ce nom fit circuler dans la foule un frémissement d’horreur, qui se laissa apercevoir… seigneur, dit le Duc, vous le voyez, la Cornouaille n’est pas seule à redouter votre nom, et le bon peuple de Nantes a entendu parler de vos prouesses.

Votre altesse doit à la terreur que j’inspire, la conservation de la bannière de l’union dans la basse Cornouaille.

Je vous en témoigne ma gratitude, et Guy Eder s’inclina. D’un air très affable le prince ajouta : Ouvrez un peu les rangs pour livrer passage à mon hôte et ami… à petits pas on gagna le château, à travers une foule de curieux. Guy Eder