Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
79
île tristan assiégée

Quimper nous refuse assistance, puisqu’il est impossible de déloger l’oiseau de proie de son aire inaccessible, il serait folie de rester ici plus longtemps. Qui pourrait nous accuser de lâcheté ? Notre conscience n’est-elle pas là pour nous dire que nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir, nous avons fait notre devoir.

On fut unanime à l’approuver.

Quel fut l’étonnement de Guy Eder… Les vaisseaux qui n’avaient rien fait disparaissaient au large le lendemain, et les royaux aussi abandonnaient leurs retranchements… Le jour même La Fontenelle fit incendier Tréboul et les quartiers encore debout de Douarnenez… Ils avaient donné abri aux troupes du roi.

Et bien de Romar, dit-il, au seigneur de Murion, son lieutenant… On ne saurait me reprocher d’avoir donné à mon île, le nom de Guyon… n’est-ce pas mon royaume à moi… Les plus vaillants capitaines de la Bretagne sont contraints de fuir avec déshonneur, ils me laissent la place libre, ne le voyez vous pas ?

L’île Tristan, baron de La Fontenelle, est bien à vous, dit le lieutenant, il n’y a qu’un seul homme en France, un seul qui puisse vous en chasser… Quel est donc cet homme, dit fièrement Guy Eder… Le Béarnais, capitaine… Qu’il vienne, je l’attends, dit audacieusement le partisan, avec un air de défi non joué.

Mais auparavant, qu’il me laisse au moins le temps et le loisir de rendre visite au Duc de Mercœur, qui m’attend à Nantes, pendant la trêve qu’il a signée

Je pars un de ces premiers jours…