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île tristan assiégée

il donna la chasse à ceux de La Fontenelle et les atteignit près de Camaret. Les ligueurs n’en avaient que trois… un des navires du partisan fut démoli et coulé bas… Les deux autres se hâtèrent de venir à l’abri du fort Tristan.

Croyez-vous que cet échec pût déconcerter l’aventurier ? au contraire, il donna à son plus adroit lieutenant, de Romar, seigneur de Murion, une mission d’espionnage. C’était de se rendre à Brest sous un déguisement de pêcheur.

Disons en passant que les archives de St-Brieuc, disent que cet envoyé était fort instruit pour son temps, et c’est chez sa sœur dans une communauté de Saint-Malo, qu’il avait dirigé Marie de Mézarnou.

L’échec reçu près Camaret, le dépit d’une tentative, surprise de nuit, avortée, détermina le partisan qui n’avait pu surprendre les canons. Un espion intelligent était nécessaire pour savoir ce que l’on pensait de lui là-bas.

La population de Brest, alors en 1596, n’était tout au plus que de 2,000 habitants disséminés à l’abri du château-fort. De Romar habile s’introduisit dans un cabaret fréquenté, survint un sergent d’armes qui dit : Bientôt nous allons déloger le bandit du fort Tristan, et vous bourgeois, si vous n’êtes pas des lâches, vous demanderez à suivre les troupes du gouverneur.

Au plus vite de Romar qui a tout compris revient prévenir son chef…

Le sergent avait dit vrai… Sourdéac part de Brest, accompagné de quelques seigneurs… Rosmadec, Molac, seigneur de Pont-Croix, le seigneur de Guingamp, etc., l’accompagnaient, quelques mauvais canons d’affût étaient trainés à la suite d’une nombreuse troupe qui prit par Châteaulin.