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île tristan assiégée

soutenaient dans la rade de Brest, il s’attarda près de ceux-ci, et les Espagnols étaient fortement retranchés dans le fort de Crozon, à la pointe sud-ouest de Roscanvel, ceux-ci soutinrent un siège de six semaines en septembre 1594… Le plus sérieux et le plus terrible qu’il y eût en Bretagne… une maladie pestilentielle ravagea les troupes, s’étendit jusqu’à Quimper, l’île Tristan fut épargnée, cependant d’Aumont n’y vint pas. Guy Eder n’est qu’un détrousseur de grand chemin, objectait le maréchal… ces propos n’émurent pas La Fontenelle… il ne s’en montra même pas froissé, était-il du reste le seul gentilhomme qui se livrât aux rapines ?

Les Espagnols étaient les alliés des ligueurs, et ceux-ci prépondérants dans la rade de Brest, garantissaient de ce coté le royaume prétendu de La Fontenelle, plus tard il songea aussi à se garantir du côté de la terre en laissant une garnison à Penmarc’h. Celle-ci en cas d’attaque de l’île serait venue inquiéter les assiégeants par derrière…

L’ambition de Guy Eder s’en accrut d’autant. Il avait nous l’avons dit, ramené de Penmarc’h une flotte véritable qui admirablement dirigée par les marins de la côte, écumait les plages de la baie de Douarnenez (ce qui ne lui était pas difficile), elle ruinait le commerce local… s’aventurant même plus loin, elle surprit un vaisseau anglais dans les parages de l’Iroise,… l’équipage eut beau réclamer pitié, il fut précipité dans les flots… il n’y avait donc plus de limites à son ambition… il songea un jour à se procurer des canons, et porta une pointe jusqu’à Brest. Bien que les Espagnols eussent été battus l’année précédente, Sourdéac, gouverneur de Brest eut vent du coup de main. À la tête de neuf vaisseaux