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saccage de penmarc’h

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Il faut remarquer ici que beaucoup de commerçants riches étaient restés à Penmarc’h, n’imitant pas en cela ceux d’Audierne et du Cap Sizun qui s’étaient réfugiés à l’abri des canons du château de Brest.

Grand fut le nombre des prisonniers, et l’on en faisait quand on en pouvait espérer rançon, les autres ne recevaient pas quartier. Les prisonniers à demi nus, durent s’envelopper de couvertures, quand on les força à marcher, à prendre la route, c’était pitié à voir par les chemins et les sentiers, par les landes stériles, ces files d’hommes, de femmes, de jeunes filles de toutes conditions. Une soldatesque ivre les escorte, entre deux rangées de lances, piques droites et levées, et mousquets encore chauds et sanglants. À la lueur des flammes ils se mirent en route, leurs derniers regards dans leurs sanglots, furent pour leurs demeures anéanties, s’écroulant l’une après l’autre avec un bruit sinistre.

L’église de Tréoultré fut le théâtre du plus grand massacre.

Une église et quelques maisons, voilà dit un voyageur, sur les lieux même : « Voilà tout ce qu’il reste d’une ville jadis florissante, et l’on se demande quelle fatalité ou quelle malédiction a pu peser sur cette terre, quelles qu’aient été les horreurs de la guerre et celles des brigands tels que La Fontenelle, pour que jamais plus la vie n’ait pu germer, comme étouffée sous l’amoncellement des cendres. »

Le chroniqueur Cornouaillais, le chanoine Moreau se charge à sa façon de nous en donner une explication.

Sentencieusement, il dit : « Certains crimes se commettaient dans l’église, et la cause se trouvait dans le trop grand rapprochement des lits entou-