Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
saccage de penmarc’h

populations se défient de moi ? On est toujours prêt à me chercher querelle, à moi, cependant qui ai tant à redouter d’ennemis jaloux. Mais, que Diable, vous êtes tous bons catholiques, qu’auriez-vous donc à craindre de la Ste-Union ? Mais vous, gens de Penmarc’h, vous pouvez défier tous les hérétiques de La Rochelle et d’ailleurs. Et comme toujours se croisant les bras, il attend une réponse.

Ainsi il devait procéder deux ans après à Pont-Croix, et c’était une réminiscence de Tite Live, des conciones.

Les naïfs villageois, ne connaissent ni les fables d’Ésope, ni les fables de Phèdre, encore moins celles de La Fontaine qui n’était pas encore né, se laissent prendre à ces paroles mielleuses, confiants ils abandonnent la tour et les fortifications… Des soldats masqués escaladent aussitôt les murailles du cimetière, c’était le plan d’attaque tracé d’avance, et les bandits bardés de fer tombent subitement sur une population confiante, sans défense.

Quelques-uns se rendent pour n’être pas massacrés : sans cela il était général le massacre de la population.

À gorge déployée les soldats riaient en enlevant le butin renfermé dans l’église, et ce ne fut pas après un long temps… On se pressa pour se ruer sur le fort Kérity, et quand deux mille maisons se trouvèrent en feu.

4 à 5,000 habitants furent massacrés, quelques-uns furent torturés. Les femmes qui survécurent, ou ne réussirent pas à s’échapper, subirent des outrages. De Kérity, trois cents barques apportèrent à Douarnenez les objets de valeur, et pour combler la mesure et l’opprobre, des gens valides furent contraints au travail et au transport.