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saccage de penmarc’h

aux fauves masqués qui viennent pour les dévorer ? Pauvres gens de bonne foi, desquels on ne saurait trop se moquer, et qu’on ne saurait trop plaindre.

Pauvres habitants de Penmarc’h, précipitez-vous dans vos forts, montez à votre tour élevée et fortifiée, partout où vous pourrez trouver un abri : pour lui et les siens, il n’y aura pas de cachette trop obscure, il connaît par avance tous les replis du terrain.

Alors la ville avait de beaux édifices, une commanderie de templiers, de moines rouges comme on les appelait alors, elle avait sept églises le tout donnant sur la mer. Le commerce malgré les temps mauvais était florissant, une véritable flotte se pressait dans son port, que des fortins il est vrai défendait mal, et par la suite des temps malheureux, les hommes d’armes étaient absents.

Alors Penmarc’h avait plus d’habitants que Quimper, Brest, Nantes presque.

Quelques jours après la visite du partisan, sa bande accrue de nombreux espagnols qui alors guerroyaient en Bretagne pour le Duc de Mercœur, arrive subitement.

Le plan d’attaque était donné d’avance, et les routiers rapaces riaient d’avance sous la visière de leurs casques

Non loin de l’église, une halte fut ordonnée, près de Tréoultré, le plus grand des deux forts et le mieux fortifié, puisque le système de défense partait du bas, c’est-à-dire, depuis le cimetière jusqu’au sommet de l’édifice, le haut du clocher.

Seul et toujours en ami, La Fontenelle s’avance : Eh quoi, vous avez peur ? Comment vous vous défiez de votre ami ? Mais je viens simplement rendre visite à vos belles côtes si renommées… Si j’y arrive entouré de nombreux soldats, c’est que les