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saccage de penmarc’h

Je m’étends là-dessus, car ce riche et pittoresque costume est un de ceux qui frappent le plus les touristes étrangers.

Voici ce que dit un grand artiste, écrivain et peintre à la fois : « Pour les Bigoudennes, les corsets écrasent la poitrine et ne serrent pas la taille, l’ensemble est chez elles très lourd, très grossier en dépit des ors, de la soie, de la finesse du drap, de la recherche des couleurs. » La coiffure est pour elles le grand sujet de coquetterie : le retour des cheveux lisses appliqués à plat sur le serre-tête est peu élégant, vue de dos une femme de Pont-l’Abbé est peu attrayante, mais de face, le serre-tête de tulle coquettement planté sur le haut de la tête, la coiffe de velours rehaussée de broderies d’or, la mentonnière avec son nœud sur le côté du visage donnent du piquant aux fraiches jeunes filles du pays… et ce nœud du côté est toujours de couleur voyante.

Les hommes ont fière tournure. Les petits hommes trapus qui par un phénomène ethnique observé en Angleterre comme en France, forment une partie importante de la population bretonne y sont rares.

Grands et forts, les jeunes hommes ont la taille cambrée, et leur vêtement qui s’y adapte exactement fait ressortir les avantages de leurs formes.

Tout ce monde puissamment bâti, vit cependant de peu… ils sont fiers et indépendants… ce caractère indomptable s’observe dans quelques communes, particulièrement Plovan et Plozévet, en un mot dans tout ce que nous nommons la baie.

J’aime à m’étendre sur tous ces détails, parce que c’est dans cette masse de population que La Fontenelle se présenta à Penmarc’h. Dans les