Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
rapt audacieux

On doit croire aussi que l’impression faite par le beau cousin, fut avantageuse… Dam ! il n’avait que vingt ans… si jeune et si renommé… Les cousins un peu… comment dirai-je pour exprimer ma pensée sans froisser… oui les cousins un peu lurons, ne sont pas ceux qu’on aime le moins ; ils plaisent davantage, Guyon avait annoncé son départ pour le lendemain, l’innocente jeune fille avoua qu’elle le regrettait… tout cela allait au baron, qui d’abord n’en voulait qu’à la belle vaisselle, mais qui aussitôt forma le projet de l’enlever et d’en faire sa femme.

Dès l’aube le partisan est levé de bon matin, pénétrant dans la chambre de Mézarnou… Mon cousin, je viens vous faire mes adieux, je regrette de ne pas pouvoir faire mes adieux à Marie qu’il ne faut pas réveiller… voici pour elle un léger souvenir… c’était un diamant magnifique, étincelant. Puis il prend congé de Vincent de Parcevaux, qui à part lui, est enchanté du départ… La Fontenelle attendit aux alentours, dans la plus grande discrétion… aussitôt qu’il est assuré du départ du châtelain de Mézarnou, il va rejoindre ses hommes qui étaient reposés et dispos… j’ai bien parlé de six compagnons, mais quelques autres étaient survenus pendant la nuit, guidés par Rheunn qui avait des ordres. Le mot d’ordre pour la troupe fut celui-ci… escalader les murs, pénétrer dans le château, faire rafle de la fameuse vaisselle d’argent dont mon cousin est trop fier… mais pas de mal aux domestiques, bâillonnez-les, et étranglez les chiens s’il le faut.

À la nuit les domestiques dormaient, on les bâillonna puis on les lia étroitement sur les lits… Guy Eder indiqua l’endroit où la vaisselle se trouvait rangée en montre par ostentation, leur dit-il, donne des ordres pour leur agencement, et