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la fontenelle aux états de vannes

Plaintes de Guingamp, plaintes de Lannion, plaintes de Paimpol, de Landerneau, de Châteauneuf-du-Faou, etc., etc… Le nombre était grand, les ravages avérés.

Le Duc ayant parlé dans la salle, un grand silence se fit. « Députés des États, je vous donne la parole… d’abord à ceux de Paimpol »… Trois acclamations, vive le Duc de Mercœur se firent entendre. Aussitôt un vieillard se lève, et d’une voix tremblante il dit :

« La Ville de Paimpol et son territoire ont été dévastés, et nous venons nous plaindre du chef qui combattait en criant cependant, vive Mercœur. »

Et quel est le nom de ce chef, demanda le Duc. La Fontenelle dit le vieillard… Aussitôt un sourd murmure se répand dans la salle, nom d’un brigand semblait-on dire. Mercœur répond… J’ai entendu parler de ce chef qui combat sous ma bannière, et j’ai entendu dire que c’était un homme hardi et audacieux… malgré tout, après de pareils méfaits il mérite la corde, et il l’aura… quant au secours d’argent que vous demandez, je l’accorderai, mais quand le pape aura payé les sommes d’argent qu’il promet toujours à la ligue, et qui tardent à venir. Ensuite il ajouta : Députés de Landerneau, qu’avez-vous à dire ?

Ce fut la même histoire, mais plus dramatique s’il est possible. Eh bien, dit le Duc, quel est le nom de ce chef dont vous ne voulez pas prononcer le nom ?… La Fontenelle, dit comme avec terreur le plaignant, riche Léonard du Bas-Léon.

Le Duc en colère… Il sera deux fois pendu… Mordieu après ce que vous en dites, quel est donc ce coquin ?

Je m’étonne cependant, dit Mercœur, il a une vaillante épée, et toujours je l’ai appris avec