Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
dévastateur de la cornouaille

Kervel ne fut pas interrompu par un rire bruyant, car la tenue du beau cavalier avait fait impression, aussi ajouta-t-il simplement… Kermélec, tu es un brave de vieille date, ligueur endurci, incapable d’une trahison : Quel est cet étranger que tu amènes, et qui veut de suite commander à des Bretons… Il faut un Breton pour des Bretons, et tous nous sommes Bretons ici… Guy Eder, s’était croisé les jambes, restant immobile appuyé sur son épée dont la pointe était à terre.

Le mercier répond sans hésiter.

Je revenais de Paris, comme vous le saviez tous. Depuis Rennes cet étranger a fait route avec moi, jusqu’à Vannes, où il venait pour rejoindre les troupes du Duc… Pendant une nuit, trois soldats royaux nous ont surpris, attaqués, en nous barrant le passage insolemment, je me croyais perdu forcé d’abandonner rançon… mon jeune homme a dégainé, j’ai entendu le heurt d’une épée, ce ne fut que l’affaire d’un instant… et mon compagnon m’a dit sans porter secours aux royaux… Mes armes sont bonnes, j’en remercierai les juifs qui me les ont vendues… partons ! la route est libre… Nous nous sommes éloignés à la hâte, et mon compagnon m’a demandé l’état des affaires, et l’hospitalité, il est digne de nous je vous assure, audacieux et brave entre tous… je lui ai parlé de notre rendez-vous sur la colline, et il m’a accompagné… Et se retirant, Kermélec s’en fut prendre place près du beau jeune homme.

La troupe impatientée, criait toujours… Nommons un capitaine pour nous commander, et ils regardaient le beau gaillard de 15 ans, car ils avaient reconnu en lui un homme supérieur, digne d’être à la tête des ligueurs hardis comme