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la paix du roi

jetant les yeux sur les lettres d’abolition et de pardon, sur ces arrêts conçus dans des termes si paternels qui ne sauraient cacher une arrière-pensée il répondait : c’est parole de roi, c’est donc sacré.

Nous le trouvons retiré à Coadélan, château du patrimoine de Marie de Mézarnou dont il avait fait sa femme.

Amaury vint le voir dans cette solitude, et ce frère ainé ne lui cacha pas tout ce qui se tramait contre lui à Paris.

On est allé jusqu’à dire que Guv Éder fit un voyage à la capitale, en tous cas il ne dût pas être de longue durée, car on le retrouve encore à Coadélan et autres lieux.

Triste et désolé pendant tout cela, La Fontenelle reste confiant dans la foi jurée… il visite ses manoirs délabrés, ainsi que ceux du patrimoine de Mézarnou… aussi le voit-on, à la Ville Doré près de Saint-Brieuc, au manoir de La Fontenelle contiguë, Trégueux. Tantôt il allait visiter Paimpol, Tréguier, l’ile Bréhat.

Les familles ruinées par lui se tenaient à l’écart… lui tendait à multiplier ses bienfaits dans le pays, à les redoubler même… je veux disait-il, que longtemps après moi, la jeunesse des pays environnants, parle du seigneur de Coadélan et de Trébriant.

Est-ce à ce revirement, à ces manières bienveillantes de Seigneur que l’on doit ces complaintes du pays de Tréguier, lui doit-on toutes ces louanges car les Guerz en font un homme bon et généreux… Rien n’y put faire, il ne put se faire oublier… et croyez-vous, que si l’on échappe à la justice des hommes, on puisse échapper à la justice du Dieu qui est patient parcequ’il est éternel.