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la paix du roi

vèrent au moment où Guy Éder n’était pas là, un hasard heureux fit que le partisan survint la veille au soir de leur arrivée.

À la vue des ordres dont ils sont munis, La Fontenelle frémit de colère et de rage… Je m’opposerai, dit-il, à son lieutenant, à l’exécution de toute démolition au fort… Ses colères allaient le reprendre, et nous connaissons le paroxysme de ces états chez lui… Il parvint à se maîtriser car son premier mouvement avait été de les faire jeter à la mer, de refermer de nouveau ses portes.

Un manque de parole de roi serait indigne ? il ne pouvait y croire… Ce n’est que par erreur qu’il a pu donner des ordres de démolition.

Cette citadelle est importante, nécessaire contre les Anglais qui nous menacent toujours… on doit la conserver, puisque les Espagnols n’ont pas abandonné nos côtes de Bretagne. L’exécution d’une pareille perfidie ne pourrait provenir d’un ordre royal ?

Il va le dire à son lieutenant La Boule, qui avait reçu les émissaires la veille, car lui n’avait pas accédé à une demande d’audience faite par eux. « Je m’opposerai à toute démolition… un manque de parole de Roi est chose indigne, mais l’infâme La Boule, le plus coupable à Pont-Croix était un traitre… » il avait bien su pour lui-même, se faire octroyer de lettres d’abolition et d’oubli… Les traitres de cette sorte changent souvent d’opinion. C’est toujours la politique de bien des gens, se ranger du côté du plus fort… et cela se voit chaque jour, il en est qui sont toujours du côté du manche.

La Fontenelle est désespéré, se voyant impuissant il fait jurer à son lieutenant de ne laisser rien faire, de s’opposer à tout travail, et sans vouloir entendre les commissaires, il dit, qu’il part pour