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la paix du roi

pas à voir les étrangers se mêler de nos affaires, je ne veux relever que de Dieu… Il m’est pénible de repousser les conditions du noble Comte de Saint-Luc… c’est un digne gentilhomme qui possède toute mon estime, mais la nécessité m’y contraint… Les envoyés n’insistèrent pas sur une modification de réponse… Il fallait traiter avec le roi.

Un mois après la garnison recevait une nouvelle visite, mais plus importante.

Plusieurs membres du parlement de Bretagne, quelques hauts dignitaires de la Couronne se présentaient… Ils portaient des parchemins armoriés, d’où pendaient de larges sceaux d’étain :

Ceux-ci restèrent étonnés de l’excellente tenue des troupes du fort, eux qui s’attendaient à trouver un ramassis sans ordre et sans discipline.

Le Lieutenant de Romar, seigneur de Murion. était nous l’avons dit très instruit pour son temps, se contenta de prononcer ces paroles qui n’ont pas besoin de commentaires.

« Quand on traite avec un Sultan, un Visir ou un Schah de Perse, il faut toujours se méfier du muet qui prépare le cordon… » Ce proverbe oriental, il le dit, mais non devant son capitaine, il faut le reconnaître.

La Fontenelle appuyant fièrement son gantelet sur le pommeau de sa redoutable épée, invita son état-major à s’approcher pour prêter l’oreille au message du roi, dont un gentilhomme délégué donne lecture.

J’abrège le tout.

Guy de Beaumanoir Éder, Baron de La Fontenelle, puisque la divine providence, etc. etc… pour ces causes, nous ayant présentement, notre ami de Beaumanoir, commandant maintenant en nos villes et places de Douarnenez et