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la paix du roi

Un soir un messager se présente… probablement les préoccupations qui obsédaient son esprit, avaient-elles porté leur fruit, car il ordonna d’introduire l’envoyé du Duc de Mercœur… c’était ainsi qu’il s’annonçait.

Le messager n’avait pas donné son nom, mais quand il parut, le chef ligueur reconnut le rusé Florentin, conseiller du Duc. Sans doute l’Italien rusé, n’avait pas pu se soustraire à la mission qui lui avait été confiée.

Il est obséquieux comme tous les valets de prince et humblement il dit : « Dieu soit en aide au baron de la Fontenelle… » celui-ci peu patient de sa nature et moins que jamais devant cette figure qui ne lui revenait pas répond… « Le diable m’épargne, lorsque le complaisant du Duc, vient à l’heure où sortent les corbeaux de nuit. De quoi s’agit-il ? parlez vite… Le rusé Italien s’avance, remet un rescrit qui n’est autre que l’édit de pacification… Au fait dit Guy Éder… Est-ce le traité de votre maître avec le Béarnais ? Je ne connais pas de pareilles pièces… jamais je n’ai fait que la guerre, moi Baron de La Fontenelle et il froissa le parchemin… et après un moment de silence. Est-ce l’acte de reddition de la Cornouaille ? est-ce mon arrêt de mort ?… par la messe, je ne croyais pas le Duc si félon… Et vous Florentin de malheur, oiseau de mauvais augure, auriez-vous mille poignards sous vos guenilles, Guy Éder de Beaumanoir, Baron de La Fontenelle ne remettrait pas sa cause entre des mains si sèches, et si viles que les vôtres… Le partisan se mit à marcher à grands pas, sans jeter un regard sur le seigneur de Murion de Romar, qui l’accompagnait.

Le Florentin n’était pas rassuré, il dit cependant :