Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
saccage

moment. Guy Éder s’écartant de cette scène d’horreur, va activer le pillage, et donner un coup d’œil au butin.

Pendant ce temps, l’ignoble lieutenant, salissait de ses étreintes, la pauvre femme garrottée à demi-morte, incapable de se défendre, et cette infamie se commettait sous les yeux de l’amant de la veille… Lavillerouaut, eut aussi avant de mourir, la douleur de voir la soldatesque effrénée et ivre, s’assouvir de luxure sur la pauvre victime. Tous ils se livrèrent aux derniers outrages. Tout ceci a été confirmé en 1602.

Devant la haute cour, on ne put accuser La Fontenelle, de viol jusqu’au dernier moment il s’en défendit énergiquement. Qu’on le lise au chapitre dernier de ce livre… La Boule avait le sourire aux lèvres, en invitant les soudards à se succéder.

Se promenant à grands pas devant ce bel édifice, dont la fumée sortait encore, Guy Éder donne à ses bandits rassasiés, l’ordre de mettre fin à ces horreurs… Le butin fut immense, on le compta après le saccage des maisons et de la tour… Ce ne fut qu’au dernier moment qu’on donna le coup de grâce au gouverneur.

Ensuite le chemin fut repris par Poullan, on y allait plus lentement car l’on était fatigué, plusieurs misérables trébuchaient dans les ornières… si l’on allait plus lentement ce n’était certes pas pour ménager les forces des infortunés enchaînés trainés à la suite… Les pauvres bourgeois et notables mouraient de faim et la soif les dévorait.

Le chanoine Moreau, vous dira dans le vieux style du temps, l’histoire des tourments endurés par nos pauvres ancêtres… Ceux qui purent payer une forte rançon furent relâchés, les