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saccage

Marguerite de Beaumanoir quelque peu ma cousine… allons montrez donc vos visages.

Personne ne se montrait aux galeries. Quelques instants de silence se firent, et ils essayèrent une fois le tour de l’édifice, firent en sorte d’ouvrir les portes barricadées à l’intérieur, quelques habitants renfermés dans la chapelle de la Madeleine y furent renfermés, cette chapelle située au nord d’ouest du cimetière, dans l’angle, n’existe plus… Les archives de la mairie disent qu’elle fut abattue en 1793, pour cause de vétusté et menaçant ruine… Les soudards essayèrent ensuite d’enfoncer la porte près de l’enfeu, non loin des orgues et donnant sur le cimetière… on l’appelait la porte des lépreux… Celle-ci était éloignée des meurtrières, néanmoins quelques arquebuses pouvaient atteindre… allons continua Éder, je vous donnerai un passe pour venir librement ramasser des coquillages sur les rochers de la côte.

Le silence continuait toujours… puisque cela ne sert de rien, dit La Fontenelle, je viendrai bien à bout de vous, à deux reprises on fit le tour du clocher… quelques coups d’arquebuse ayant blessé des soldats, ce fut une explosion de colère… à la fin une porte fut enfoncée, et il donna ordre de faire avancer les charrettes à pillages, pleins de fagots, de genets verts, landes sèches et vertes, car tout avait été prévu.

Le tout fut engouffré dans l’église, dans le sanctuaire. Le maître autel fut profané… l’incendie fut allumé, une fumée épaisse s’élança par toutes les issues, on avait hermétiquement fermé les portes.

La fumée salissait le ciel, empoisonnait l’air. Le long des colonnes la flamme s’élevait, une dizaine de chariots avaient été chargés de