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saccage

d’effrayer les maraudeurs de l’avenir… Le moment était mal choisi, on attisait le feu de la colère.

Furieux, écumant de rage, Guy Éder sort de son appartement. Qu’on fasse venir La Boule à l’instant, je l’attends de suite ; « je veux que les habitants de Pont-Croix apprennent ce qu’il en coûte de massacrer mes hommes, et nous avons dit combien il était avare du sang de ses soldats.

Ils ont tué mes compagnons ! Ce bourg subira le sort de Penmarc’h, je le jure… en disant cela, ses yeux lançaient des éclairs.

La Boule, dit-il, sans entendre le rapport : fais de suite préparer l’expédition et que ma vengeance soit complète.

La Boule, rapace bandit, homme cupide, avide, voyait combler ses vœux les plus chers… il répond à son chef…… nos hommes aussi veulent se laver de la honte de Quimper, sur ma lame je réponds d’eux, ils feront leur devoir… nous allons marcher dès demain… soyez sans crainte tout sera prêt… armes et chariots.

De Romar seigneur de Murion fut laissé à la garde du fort. De bon matin, les routiers partaient pour Pont-Croix, il n’était nullement besoin de stimuler l’entrain des compagnons, qui tous portaient la tête haute comme au lendemain d’une victoire. Quoi d’étonnant ? L’expédition n’avait pas d’aléa… succès certain, butin immense, sans grands dangers à courir dans une localité ouverte et sans défense… tous le savaient… Jadis Pont-Croix s’enorgueillissait d’un château fort, mais il était démoli depuis longtemps. Des constructions récentes en 1893, ont mis à jour les anciennes douves du château… quelques souterrains y aboutissaient et se voient encore dans quelques maisons voisines avec des escaliers dont les dalles sont énormes.