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siège de quimper

carneau, était la veille descendu à l’hôtel du Lion d’Or, alors près du pont du Steir aux environs de la place Médard… Aussitôt qu’il apprend la nouvelle de ce qui se passe à la porte de la ville, il enfourche sa monture, engage les quelques cavaliers qui l’accompagnaient à en faire autant, et à sa troupe vinrent se joindre les jeunes gens de Quimper. Ils viennent au-devant des ligueurs épouvantés, un pêle-mêle s’ensuit, ce fut incompréhensible… les trainards parmi les ligueurs mordent la poussière… De Romar, à la tête de la réserve veut s’opposer, enrayer la panique, rien n’y fait, les siens aussi font volte face, et lui même forcé de suivre le mouvement, recule.

Vraiment ce jour semblait destiné à voir échouer tous les mauvais desseins du partisan.

Au moment même de l’arrivée de Guy Éder, un capitaine Gascon, Mayence, neveu de l’évêque Charles de Liscoët revenait du Faouët avec sa troupe assez nombreuse. Il entend une arquebusade, s’informe à la hâte, et n’hésite pas d’accourir avec sa troupe cependant harassée. La reculade incompréhensible commençait déjà. L’arrivée de sa bande causa un effarement.

Nous sommes poursuivis par une armée entière, c’est le Béarnais qui vient d’arriver à Quimper, fuyons, fuyons… il est tout près… En vain La Fontenelle s’oppose, en vain il veut rallier, il est entrainé lui-même. Il vocifère, il blasphème, il jure, rien n’y fait, c’est un écroulement, un affolement. ses soldats restent insensibles… L’histoire dit que de ses propres mains il immola des fuyards, c’est possible, mais rien n’y fit. Pas un ne veut aller de l’avant et court à la reculade.

Il n’y a si bonne retraite qui ne s’effectue sans perte d’hommes, à plus forte raison doit-on en perdre dans une déroute complète… Une cinquan-