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siège de quimper

Si l’un d’entre vous enfreint mes ordres, je l’envoie rendre compte au diable… C’était bref mais énergique. »

Qu’advint-il ? Il est à croire que les troupes du partisan, si gaies quelques instants auparavant, furent impressionnées par l’avortement de la première entreprise, qu’elles se trouvèrent mal à l’aise dans une ville, où devaient se trouver nombreuses ressources pour la défensive, les bruits de guet-apens se mirent à circuler dans les rangs et gagna la troupe, cette vague inquiétude fit perdre aux hommes subitement leur hardiesse accoutumée, leurs chefs eux-mêmes ne semblaient pas leur inspirer de la confiance, ils étaient hésitants, comme à tâtons, voulant reculer au lieu de faire un pas en avant… Ils étaient immobilisés quand quelques coups d’arquebuses partent d’un coin de la place… Les chefs commandent, en avant, ils restent sourds quelqu’inspirative que soit leur voix… Aussitôt ils entendent dans le lointain le bruit de pas de cavalerie, il n’était pas bruyant, mais ils pensent que c’est une avant-garde, et on les avait assurés que la ville était dégarnie de cavalerie. La Fontenelle vocifère et crie : Sus, sus, soldats de l’Union. Vains efforts, ils restent sourds, et comme un seul homme la troupe recule, entrainant La Fontenelle lui-même. dont le cheval se cabrait par les efforts qu’il faisait pour le maintenir.

Ce fut une panique indescriptible, une reculade générale incompréhensible, et produite par quoi ? simplement par l’arrivée d’une cinquantaine de cavaliers, jeunes gens de la ville, jeunes gens des meilleures familles de Quimper qui s’étaient réunis à la hâte pour venir à l’aide des soldats peu nombreux, ils le savaient bien… Voici ce qui était arrivé. De Kerallain, fils du gouverneur de Con-