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siège de quimper

porte Bihan, flanquée de sa tour, la porte Saint-Antoine, des regaires et la porte par Cos-Ty…

Les archives, je l’ai dit, sont muettes, et ce qui a été dit, a été bordé, changé, contredit c’est de la légende, c’est de l’histoire, c’est du roman, on peut dire que l’affolement étant général, la surprise de l’imprévu si grande, les évènements si précipités si pleins d’incohérence qu’on ne peut rien donner de précis.

Ce qu’il y a de certain, c’est que la troupe put pénétrer dans la ville, aux cris de vive Mercœur, vive le baron de La Fontenelle.

Une barrière fut emportée à l’entrée, vis-à-vis la venelle qui conduisait à St-Jean… On se trouvait à la place Saint-Mathieu. La caserne n’existait pas alors, elle était plus vaste qu’aujourd’hui… Une plus grande quantité d’hommes pouvait se masser dans la place, alors plus vaste devant une communauté qui plus tard tint lieu de caserne… La Fontenelle prononce de sa voix forte, non pas, ces paroles, qui étaient son cri habituel… Sus, sus, soldats de l’Union, à sac, à mort, et que Dieu nous protège… Aujourd’hui il leur tint le petit discours suivant, qui fut un abrégé des paroles dites un instant plus haut, à la halte sur les hauteurs de Prat-ar-Raz.

On distinguera bien la politique qui le dirigeait. Cependant d’abord, il avait eu l’intention du massacre de Penmarc’h, c’était dans son désir cruel, ici il tendait à la conquête.

« Il ne s’agit pas ici, mes braves, d’un massacre à bon plaisir, d’une tuerie ducale,’telle que le fit à cette ville le Duc de Monfort.

Pillez, voilà tout, n’assassinez pas… Jouez de l’épée, faites feu de vos arquebuses sur les hommes armés, respectez femmes, enfants, vieillards.