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siège de quimper

de soie aux couleurs de la ligue, plaquée de ses armes, rehaussée d’or… Sa ceinture brodée d’argent soutenait une lourde rapière faite à sa taille… il portait d’élégantes bottines retombant sur des éperons dorés…… Son grand cheval de bataille, plein de feu, blanchissait son frein d’écume.

Sur les hauteurs de Prat-ar-Raz, après une halte, Guy Éder harangue ses troupes avides de marcher.

Il croyait surprendre au moins à-demi, mais on faisait le guet, et du haut des tours de Saint-Corentin, on aperçoit les ligueurs… Il était dit-on, dix à onze heures du matin, par une journée de beau soleil de mai.

On pouvait s’attendre à tout de l’audace du chef ligueur, et la population surprise se rend sans ordres aux remparts, plus ou moins armés. Sang Dieu, dit La Fontenelle, je promets à ces satanés bourgeois le sort des habitants de Penmarc’h, aussitôt que quelques capitaines gascons m’ouvriront les portes.

Il comptait sur la trahison et ce fut lui qui fut trahi.

De Romar fut porté avec quelques troupes de réserves à l’arrière, pour rejoindre à un ordre donné. On peut se rendre compte de l’inquiétude de la Bourgeoisie, qui savait la plus grande partie des hommes d’armes absente.

Kermoquer fit de son mieux, loin qu’il était de tout secours car la garnison tenait campagne… On connaissait la ruse du partisan… par quelle porte tenterait-il son entrée ? Et chacune des portes devait être surveillée.

Sans doute la porte Médard semblait la plus désignée, mais ne pouvait-il pas faire une diversion… On comptait la porte de la rue Neuve, la