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siège de quimper

de Prat-ar-Raz, on les fit prendre quelques repos le long des broussailles qui dominaient le château.

Alors c’était un antique manoir gothique à tourelle. Le château actuel de date plus récente est plus moderne, avec ses grilles style Louis XIII.

Deux compagnies se détachaient du corps d’attaque, l’une de chevaux légers, cavaliers sans armes défensives, montés sur des bidets du pays de Briec, pleins de feu, infatigables. C’étaient un peu les hussards.

Ensuite des arquebusiers sur de plus lourds chevaux. Ceux-ci portaient casques, un peu comme nos dragons, mais de forme évasée, des rondachiers armés de coutelas suivaient pesamment à pied, on n’en comptait qu’une cinquantaine vrais colosses, et ceux-ci faisaient l’office de nos sapeurs, ils allaient les premiers couverts de larges boucliers à l’attaque des barricades, venait ensuite l’infanterie… Des cartouches comme des clochettes pendaient à un baudrier ceignant le corps.

La croix blanche de Lorraine signe de la ligue s’apercevait sur tous, mêlée à des images de vierges et de saints, collées sur des morceaux d’étoffe écarlate parmi des croix, des médailles, des chapelets… Derrière cette masse, une réserve immobile sur d’énormes chevaux… et ces cavaliers avaient casque, cuirasse, lances, hallebardes, et toute cette troupe était aguerrie, prête à tout.

Le hardi partisan de haute prestance, avait ce jour là revêtu son costume des grands jours… Velours rouge, hermine par dessus… costume de fête, de triomphe, voyant, pourpoint vert à aiguillettes d’argent, grosse chaîne d’or se roulant autour de la collerette, avec une splendide écharpe