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fait prisonnier à kerguélénen

de la porte Médard… on ouvrit les portes au chef de l’escorte. Le partisan semblait étudier les murailles, puis il s’arrêta soudain… archers, avez-vous ordre de me conduire jusqu’à ma porte… il fait assez jour maintenant, et pour me protéger aujourd’hui, j’ai une bonne garde, avec laquelle je ne crains personne au monde… Monseigneur doit savoir que nous sommes chargés de l’escorter dit le chef pendant que Guy Éder souriait à sa vaillante lame… à ce moment quatre soldats de l’île, parmi lesquels se trouvait l’ami Rheunn, le dévoué soldat parurent, mandés munis d’un sauf-conduit signé du gouverneur… Soldats, dit le baron aux royaux… assez de peine que je vous donne, buvez à ma santé et à notre prochaine entrevue… en même temps il leur jetait une bourse bien garnie… vivement il partit au galop de la monture, qui lui avait été donnée de l’écurie du gouverneur…

Arrivé sur une hauteur, montrant à ses compagnons la cathédrale : Dans peu je reviendrai là, mais ce ne sera pas les mains liées… Quimpérois vous me rendrez au centuple, l’argent que j’ai payé à Saint-Luc… Du Clou saura ce qui l’attend, et il partit au galop de son cheval.

Ne vous l’avais-je pas dit capitaine, dit Rheunn, quand ils se trouvèrent dans les sentiers tortueux, entourés de hautes landes qui abrégeaient le chemin, Kervel est un traître, à la nouvelle de votre retour, il a décampé pour ne pas vous voir, pressons le pas, il se rend à ce moment près de Du Clou à Kerguélénen, nous pourrions le rencontrer encore… Il mourra de ma main, dit le partisan d’un air féroce, nous allons lui barrer le passage… Ils prirent donc le chemin que devait suivre le traitre Kervel, et entre temps ils le virent déboucher dans la plaine… il était seul, et ne s’attendait pas à la rencontre.