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fait prisonnier à kerguélénen

qui ne sauraient exister qu’entre sa majesté et moi.

Et il dit hautement, s’adressant à tous ceux qui étaient présents et ne semblaient pas à leur aise : Messieurs les magistrats, voilà, sang Dieu, une étrange chose que les bourgeois se mêlent de gouverner, et de s’en donner le ton… et sévèrement : Je ne tiens mon commandement que de Dieu et du roy, je le leur rendrai, mais en attendant je ne dois compte qu’à eux. Le blason de ma noblesse est mon code à moi, à moi, comte de Saint-Luc, Messieurs de Quimper, ajouta-t-il, en laissant percer la raillerie, et moi aussi… une fois pour toutes, n’oubliez pas que c’est dans mon honneur que je trouve mon devoir, que désormais ce soit chose convenue entre nous. Et prenant un parchemin scellé : Allez je suis occupé, je vous reverrai dans la salle du conseil… et les députés faisant piteuse retraite se retirèrent.

Le général se tournant vers quelques officiers présents : Vraiment, ces faquins de justiniens et bourgeois, voudraient faire de moi, un de leurs échevins, presque leur valet ? Et comme du dehors on entendait quelques cris encore… Faudra-t-il par hasard, dit-il, en écartant les gardes, et rentrant dans la prison de Guy Éder, qu’après la réception des maris bourgeois, je reçoive aussi les doléances de leurs épouses, jeunes et vieilles… Sang Dieu, ils n’y reviendront pas je l’espère… Il était de mauvaise humeur, et se calma en se rapprochant du prisonnier qu’il attira dans l’embrasure d’une croisée… il traça quelques lignes sur un parchemin… voilà ce qu’il me faut dit-il, en montrant quelques chiffres alignés.

C’est raisonnable, dit le partisan en pliant le parchemin. Veuillez, dit le baron, faire porter au fort Tristan, jusqu’au retour je suis vôtre… Oh croyez bien, dit Saint-Luc, c’est comme don