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Et j’ai pris ma bonne faucille
Pour couper les blés jaunissants ;
Et j’ai laissé pour les passants
Le baiser, l’amour et la fille.

III

C’est l’hiver. On frappe à porte
La fille entre et me dit : « J’ai faim !
Si tu veux me donner du pain,
C’est ton baiser que je t’apporte. »

Or, la fille était si jolie
Qu’elle prit mon pain, tout mon bien,
Et mon baiser. Je n’ai plus rien
Plus rien, plus rien que ma folie.