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IV

Sous les pieds de l’homme de bronze,
La foule se rua sur moi ;
Un bourreau, pour venger la loi,
Déboulonnant le corps du bonze,
De son choc brisa mes deux bras ;
Puis il écrasa mes pieds las
Sous les pieds de l’homme de bronze.

V

Au matin, plus d’homme de bronze !
Son corps vide, en broyant mon corps,
S’était brisé. La foule, alors :
« Tu nous as délivrés du bonze.
À toi, martyr, à toi, merci !
À toi le socle ! » C’est ainsi
Que je devins homme de bronze.