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Donc, ami lecteur, après la chanson d’amour, personnelle et subjective, voici la chanson d’humanité, multiple et objective, comme voulaient toute poésie Flaubert et Théophile Gautier : Chanson d’hier et d’aujourd’hui, Chanson de demain surtout !… L’amour de la femme a pour complément nécessaire l’amour de l’humanité. Est-ce ton avis ? Si oui, tu chanteras ces chansons rouges. Sinon, tu permettras que le peuple les chante. En tous cas, tu les comprendras. Et si, avec cela, tu les aimes, si elles te font, pour un soir, le cœur plus gaillard et l’esprit plus libre, ce sera la meilleure récompense du poète qui te souhaite de vivre pour agir et te serre la main fraternellement.

Maurice BOUKAY

Paris-Dampierre, janvier-novembre 1896.