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Si c’est pour telle égalité
Que le peuple danse et se grise,
Non, la Bastille n’est pas prise.
Père, dis-moi la vérité !

III

Pourquoi, si les hommes sont frères,
Pourquoi voit-on tant de patrons
Si durs aux pauvres tâcherons ?
Pourquoi voit-on tant de misères ?
Si c’est pour la fraternité
Que le peuple danse et se grise,
Non, la Bastille n’est pas prise.
Père, dis-moi la vérité !

IV

Enfin si la liberté règne,
Quand vient l’aurore du scrutin,
Pourquoi cacher ton bulletin ?
Quand on a droit, faut-il qu’on craigne ?
Si c’est pour cette liberté
Que le peuple danse et se grise,
Non, la Bastille n’est pas prise.
Père, dis-moi la vérité ! —